De nos jours, rien de plus facile que de trouver un photographe! Les nouvelles technologies ont rendu très facilement accessible le savoir et la capacité de faire de la photo: avènement du numérique, pléthore de formations en ligne qui permettent à toute personne un peu motivée d’apprendre toutes les techniques des plus simples au plus complexes, sans parler des appareil eux même, réflexes, compacts, smartphones.

Si j’ai besoin d’un photographe de mariage ou si je veux de beaux portraits, je vais aisément trouver ce que je cherche, du style de photos au budget en passant par la diversité de services offerts. Je vais tôt ou tard tomber sur l’amateur éclairé, l’ami de la famille, le studio de quartier ou l’artiste reconnu. Et j’en passe. Il y a effectivement de tout pour tout le monde.

Une des difficultés pour ceux qui vivent de leur art est de proposer des tarifs décents, c’est à dire leur permettant de faire prospérer leur entreprise et d’en vivre. Quand des amateurs proposent de tirer le portrait pour 75 euros ou de couvrir un mariage pour 150 euros, il devient nécessaire de justifier un tarif de l’ordre de 300 euros pour une séance studio ou des forfaits mariages dépassant le millier d’euros. Il va sans dire que , s’il propose 75 euros pour une séance portrait, le professionnel touchera bien moins. Retirez la TVA (20%). Les consommables (fonds de studio, papier d’impression, encres). L’amortissement du matériel. Les diverses impositions. Vous arrivez vite à un résultat net de l’ordre de 35 euros. Il va en falloir beaucoup des séances de ce type pour que votre photographe reste dans la course l’année prochaine!

A ce stade, votre photographe a deux choix:

Soit faire du volume. Il reçoit ses clients les uns derrière les autres. Aussitôt prises, les photos sont à peine retouchées (au mieux une correction d’exposition et de la balance des blanc). Vous recevez les photos qui sortent du boitier. Espérez qu’il a correctement réglé l’exposition lors de la prise de vue. N’espérez pas beaucoup de créativité et non plus d’être mis dans de bonnes conditions pour être à l’aise devant l’objectif.

Soit faire de la qualité. Relever ses tarifs pour se permettre d’offrir un travail de qualité. De ne plus faire de la photo à la chaîne, mais du projet. Et se permettre un investissement personnel à chaque étape:

- L’entrée en relation. La relation avec ses clients est un paramètre clé.

- La créativité. Il faut du temps pour murir un projet. Il faut rencontrer les gens, les connaitre, discuter. Puis imaginer. visualiser, concevoir. Si nécessaire rassembler les éléments de décor, accessoires, visiter les lieux, je ne sais encore: si chaque projet est traité de manière individualisée, cela implique du temps de recherche.

- La prise de vue. On n’expédie pas une session quand on vise un certain niveau de résultat. On ne compte pas ses heures. Hors de question de vendre une prestation en termes d’heure!

- Le post traitement. Après la prise de vue commence un long travail solitaire. Si le photographe de “volume” expédie ce qui sort de son boitier ou presque, l’autre considère ses clichés comme matière première, à partir de laquelle il va sélectionner les meilleurs ingrédients et les transformer pour en produire vos portraits.

Le temps passé à chacune de ces étapes justifie qu’il demande un certain prix. Pour donner une idée, un mariage traité avec sérieux peut représenter: 5 heures de préparation, 15 heures le jour même, 4 jours de post-traitement. Au bas mot. Cela représente plus d’une semaine de travail! Nous sommes loin de l’amateur qui se pointe le jour même et vous envoie ce que son appareil a capté.

Enfin, comme une image vaut mieux que mille mots, voici une illustration de ce que post-traitement peut vouloir dire dans de la photographie de portrait. Le modèle s’est présentée devant l’appareil très aprêtée. Mais les flashes sont impitoyables et font ressortir tous les micro défauts du jour. Et l’appareil livre des fichiers relativement “plats”. D’où le soucis, pour qui souhaite livrer un travail impeccable, de passer des heures devant un ordinateur.

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